Le peuple togolais a amorcé depuis 1990 un
bras de fer avec une dictature vieille aujourd'hui de 35 ans, pour
la démocratisation de ses institutions politiques et la bonne
gouvernance. Ce parcours s'est assorti de répressions extrêmement
sanglantes du pouvoir, comme les massacres de la lagune de Bè
et de Fréau Jardin, les violations systématiques des
droits et libertés individuelles et collectives, les exécutions
extrajudiciaires et les assassinats politiques maintes fois rapportés
par Amnesty International (AI), la Fédération Internationale
des Droits de l'Homme (FIDH), le Département d'État
américain, etc.
La justice togolaise n'a à ce jour élucidé
aucun de ces cas de violations flagrantes des droits de l'Homme,
qui violent également la Constitution togolaise. Les auteurs
ou commanditaires de ces actes, mêmes nommément identifiés,
ne sont pas inquiétés et circulent librement. Il y
a eu aussi les exécutions extra-judiciaires lors des élections
présidentielles de 1998, au terme desquelles le dictateur
Gnassingbé Eyadéma fut déclaré vainqueur
dans des conditions contestées par les observateurs indépendants,
parmi lesquels ceux de l'Union Européenne. Toutes ces exactions
ont forcé des dizaines de milliers de Togolais à prendre
le chemin de l'exil, vers le Ghana et le Bénin, puis la France,
la Belgique, l'Allemagne, l'Angleterre, les États-Unis, etc.
Pour régler le contentieux né du coup de force électoral
de juin 1998, de difficiles négociations connues sous le
nom de Dialogue Inter-togolais furent amorcées sous la supervision
de facilitateurs nommés par l'Union Européenne, l'Organisation
Internationale de la Francophonie, la France et l'Allemagne, afin
de conduire le pays à une transition démocratique
pacifique par le biais d'élections législatives et
présidentielles libres, équitables et transparentes.
Trois ans plus tard, aucun progrès n'a été
réalisé, par suite de l'intransigeance et de la mauvaise
foi des tenants de la dictature togolaise qui ont affiché
une absence de volonté de démocratiser le pays. Les
blocages successifs des travaux préparatoires des élections,
et finalement la modification unilatérale du Code électoral
consensuel en février 2002, sont les dernières preuves
en date du manque de volonté politique du régime du
RPT de tenir ses engagements pris en 1999 à travers l'Accord-cadre
de Lomé.
Malgré les sanctions économiques imposées
depuis plusieurs années par la Communauté internationale,
les barons du régime togolais trouvent toujours les moyens
de se remplir les poches, ils se déplacent aisément
pour se faire soigner dans les hôpitaux des pays occidentaux
et ils envoient les membres de leurs familles dans les écoles
et universités de ces mêmes pays. Pire, la population
est punie pour avoir réclamé une autre façon
d'être gouvernée. La déliquescence des systèmes
d'éducation et de santé reflète cette punition.
L'économie nationale est mise à genoux, dans des conditions
dont les tenants du régime tirent avantages en se positionnant
en repreneurs des sociétés d'État à
travers des sociétés écrans. Les leaders de
l'opposition et tous ceux qui s'élèvent contre le
système dictatorial sont lapidés quotidiennement sur
les médias d'État, et il leur est interdit de circuler
librement à l'intérieur du pays pour rencontrer les
populations. Les directeurs de publication de la presse libre sont
pourchassés et emprisonnés, quand ils ne prennent
pas la clé des champs.
Face à la tragédie que subit le peuple
togolais, nous demandons que des sanctions ciblées soient
prises contre le général Gnassingbé Éyadéma,
les barons de son régime, leurs familles, et l'appareil répressif
sur lequel ils s'appuient, à savoir:
Le refus de visas d'entrées dans tous
les pays épris de démocratie et de libertés,
notamment les pays de l'Union Européenne, les États-Unis
et le Canada.
Le gel de leurs avoirs à l'étranger jusqu'au déblocage
de la situation politique.
Le gel de toute forme de coopération avec l'armée
et les services de sécurité du Togo.
Le retrait des droits de survol et de transit des avions militaires
du gouvernement togolais.
Nous estimons que ces mesures sont de nature à forcer le
régime togolais vers une disponibilité à
respecter les engagements pris et à accéder aux
demandes de démocratie, de bonne gouvernance et du respect
des libertés individuelles et collectives, et surtout à
prévenir une explosion de violence susceptible de créer
un autre foyer de guerre sur le continent africain.
Merci pour votre appui à la cause commune.
Ont apporté leur soutien au présent appel:
Union des Ressortissants Togolais en Allemagne (URTA, Allemagne)
Diaspora Togolaise pour la Démocratie (Diastode-Canada, -Belgique,
-USA)
Communauté Togolaise au Canada (CTC)
Mouvement Patriotique du 5 Octobre (MO5
Collectif des Togolais Vivant aux Antilles-Guyane (CTVAG)
Action Commune pour le Togo (ACT)
Association des Togolais en Berlin-Brandenburg (ATBB)
Association Togolaise de Normandie (ATN)
Promotion Afrique, Togo's Haus
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